Les dons volontaires de sang et d'échantillons biologiques ont été centraux dans cette étude. Nous aimerions que le public en apprenne plus sur ce qu’a révélé cette recherche et comment les dons volontaires ont été importants pour son accomplissement. Cette fiche d'information traite de la mise au point d'une nouvelle technique pour identifier les cellules dans lesquelles le VIH se cache chez les personnes sous traitement antirétroviral ayant une charge virale indétectable.
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Les réservoirs du VIH sont les cellules et les tissus dans lesquels le VIH se trouve en dormance («endormi»), même lorsqu'une personne prend un traitement antirétroviral efficace et possède une charge virale indétectable. Dans la plupart des cas, le VIH vit et se réplique dans un type de globule blanc communément appelé une cellule T CD4. Alors que le traitement antirétroviral réussit généralement à contrôler la charge virale chez les personnes vivant avec le VIH et à prévenir la progression vers le SIDA, les antirétroviraux actuellement disponibles ne tuent pas complètement toutes les cellules infectées par le VIH. Une très petite quantité de virus reste dormante dans les réservoirs de VIH, provoquant une inflammation chronique et capable de redémarrer la réplication du VIH si la personne cesse le traitement. La recherche pour guérir le VIH doit cibler tous les réservoirs cellulaires, c’est-à-dire les cellules CD4 et autres.
1) Qu'est-ce que notre étude démontre ?
Un défi majeur dans le domaine de la recherche sur le VIH a été le manque de technologies disponibles pour identifier les cellules T CD4 «endormies» de manière très précise. Cette étude présente une nouvelle façon d’identifier ces cellules avec précision.
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2) Comment cette étude est-elle reliée à une guérison du VIH ?
Le VIH peut rester en dormance dans les cellules et les tissus du réservoir pendant des années et peut être réactivé si les gens arrêtent leur traitement. Afin de développer de nouvelles thérapies contre le réservoir du VIH qui demeure toujours présent, les chercheurs doivent identifier exactement où le virus se cache parmi la population totale de cellules CD4 chez un individu. L'une des stratégies prometteuses au niveau de la recherche en vue d’une guérison du VIH est une stratégie de «shock and kill». Cette stratégie éliminerait le VIH dormant en deux étapes. Tout d'abord, les nouveaux médicaments expérimentaux appelés «réverseurs de la latence» (ou «latency-reversing agents») «réveilleraient» le VIH de son état dormant. Une fois éveillé et actif, le VIH devient visible pour le système immunitaire et pour les médicaments antirétroviraux qui peuvent l'éliminer. Pour que l'approche «shock and kill» fonctionne, nous devons en savoir davantage sur les types de cellules T CD4 dans lesquelles ces «réverseurs de la latence» fonctionneront. Notre étude pourrait également aider à identifier d'autres cellules en plus des cellules T CD4 dans lesquelles le virus peut se cacher.
3) Pourquoi les échantillons de patients sont-ils importants pour cette recherche ?
Pour obtenir des résultats pertinents aux cas actuels d’infection par le VIH, notre étude devait analyser des globules blancs provenant directement de volontaires, et non de cellules cultivées dans un laboratoire. Nous avons obtenu des échantillons d’individus avant le début de leur traitement ou pendant la prise de thérapie antirétrovirale. Nous avons également examiné des échantillons de participants non infectés par le VIH aux fins de comparaison et de précision. Pour mener nos études, nous avions besoin d'un grand nombre de cellules du sang, car il est difficile de trouver des cellules T CD4 infectées chez des personnes ayant une charge virale indétectable. Nous n'aurions pas pu révéler ces résultats sans la participation de volontaires.
4) Qu'est-ce qui a été appris ? Quelle est la suite ?
Notre équipe a développé une nouvelle technique pour détecter ces réservoirs - une façon de prendre une «photo» de chaque cellule individuelle cachant le virus. Cette approche révolutionnaire est 1,000 fois plus précise que les technologies actuelles. Nous sommes maintenant capables de détecter avec précision les cellules T CD4 infectées, ce qui représente 1 cellule parmi un million de cellules T CD4 chez quelqu'un ayant une charge virale indétectable. Nous avons pu trouver «l'aiguille dans la botte de foin» dans presque tous les échantillons de sang que nous avons analysés. Nous avons ensuite décrit les caractéristiques uniques distinguant ces cellules. De plus, nous avons testé deux médicaments expérimentaux pour réveiller le VIH: l'un que l’on nomme bryostatine et l'autre étant un dérivé d'une substance connue sous le nom d'ingénol. Nous avons constaté que ces deux médicaments réveillent différentes populations de cellules T CD4, réactivant ainsi différentes cellules que nous entreposons dans le laboratoire (nous ne savons pas encore si ces médicaments sont suffisamment sécuritaires et fonctionnent chez les personnes et ils ne fonctionnent pas chez d'autres types de cellules dans lesquelles le VIH peut se cacher). Ce degré de précision au niveau de notre capacité à démontrer comment différentes drogues visent différents réservoirs ouvre la porte au concept de surveillance individualisée pour les personnes vivant avec le VIH. Ultimement, nos résultats de recherche pourraient faciliter le développement de thérapies personnalisées pour traiter le VIH. Ensuite, nous prévoyons évaluer l'efficacité de ces médicaments expérimentaux pour sortir le VIH de sa latence afin d’identifier et réveiller les réservoirs viraux chez des singes. Nous pourrons par la suite procéder à des essais cliniques chez des personnes vivant avec le VIH.