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Feuillet d'information pour l'étude de Gosselin et al., publiée dans AIDS, janvier 2017

Les dons volontaire de sang et d'échantillons biologiques nous ont permis d’acquérir une meilleure compréhension du rôle d'un certain type de cellule T CD4 exprimant à sa surface une molécule nommée CCR6 sur les réservoirs du VIH dans l'intestin et dans le sang. Ces résultats ont été publiés dans le prestigieux journal scientifique AIDS en janvier 2017.

Les réservoirs du VIH sont les cellules et les tissus dans lesquels le VIH est en dormance («  endormi »), même lorsqu'une personne est sous thérapie antirétrovirale efficace et présente une charge virale indétectable. Bien que la thérapie antirétrovirale soit généralement efficace pour contrôler la charge virale chez les personnes vivant avec le VIH et prévenir la progression vers le sida, les antirétroviraux disponibles actuellement ne tuent pas complètement les cellules infectées par le VIH endormi. Une très faible quantité de virus reste en dormance dans ces réservoirs du VIH et est capable de recommencer sa réplication virale si la personne vivant avec le VIH cesse la thérapie. La recherche en vue de guérir le VIH doit cibler tous les réservoirs cellulaires.

 

1) Quel était le but de notre étude?

Chez une personne dont la charge virale est indétectable, le VIH ne se retrouve que dans une très petite portion des cellules T CD4 (un réservoir viral), ainsi que dans d'autres types de cellules. L'objectif de cette étude était de trouver des marqueurs très spécifiques à la surface des cellules T CD4. Ce marqueur nous aiderait à identifier le type spécifique de cellules T CD4 qui sont des réservoirs d'infection dormante du VIH dans l'intestin et dans le sang. Comme nous savons depuis de nombreuses années que certains types de cellules T CD4 dans l'intestin sont des cibles privilégiées de l'infection par le VIH, nous avons concentré nos recherches sur la molécule CCR6, qui aide les cellules T CD4 à migrer du sang vers l'intestin.

2) Comment cette étude est-elle reliée à une guérison du VIH? Ou à la prévention du VIH?

L'identification de molécules CCR6 chez une grande portion des cellules T CD4 infectées par le VIH chez des participants avec une charge virale indétectable nous permet de faire avancer notre recherche vers la découverte de nouvelles stratégies de traitement et de prévention qui sont mieux ciblées. Des stratégies thérapeutiques seraient administrées en plus du traitement antirétroviral, afin de réduire le nombre de ces réservoirs viraux qui sont particulièrement importants. Ces traitements cibleraient spécifiquement les cellules T CD4 portant la molécule CCR6 contenant le VIH dormant. Il s’agit d’une étape importante vers une guérison du VIH. Le blocage de ce marqueur de surface ou la modification en toute sécurité des cellules pour l’éliminer pourrait aider à prévenir l’infection ou à empêcher l'augmentation du nombre de cellules infectées.

3) Pourquoi les échantillons de patients sont-ils importants pour cette recherche?

Des échantillons de sang et des biopsies de côlon appariés provenant de participants vivant avec le VIH étaient essentiels pour nous permettre d’identifier des types spécifiques de cellules T CD4, dont certaines expriment la molécule CCR6 et d'autres non. Ces échantillons appariés nous ont également aidés à mesurer la quantité de VIH dans le sang d'un individu et de la comparer à la quantité dans le tissu de son côlon.

4) Qu’est-ce qui a été appris? Quelle est la suite?

Cette étude a démontré que le VIH dormant peut se retrouver dans des types spécifiques de cellules T CD4 dans le sang et les tissus du côlon de personnes avec une charge virale indétectable de manière plus importante que dans d'autres types de cellules. La molécule CCR6 pourrait être utilisée comme cible pour de nouvelles thérapies contre le VIH qui seraient ajoutées au traitement antirétroviral d'une personne, afin de purger/débarrasser davantage les cellules infectées par le VIH du corps. Il nous reste encore à déterminer si ce marqueur est complètement unique ou non.

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